Le Taiji Quan
Qu'est-ce que le Taiji Quan ?
« Boxe du Grand Faîte », ou « Poing Ultime », ou encore « Action du principe absolu ».
Aussi Tai Chi Chuan, Taiki-kiuan, Tai-ki-kuen :
il s'agit d'un système de boxe d'origine chinoise,
d'un kung fu (geste maîtrisé) classé dans le courant à tendance interne (Nei-Jia),
au même titre que le Ba-gua-quan (boxe des huit trigrammes)
et le Xing-yi-quan (boxe du corps et de la pensée).
On en parle souvent comme d'une « boxe contre l'ombre » ou d'une « méditation en mouvement ».
Très souvent représenté dans l'esprit du profane
par des pratiquants effectuant des mouvements lents dans les parcs,
le Taiji Quan n'en demeure pas moins un art martial complet
qui met l'accent sur la lenteur, le calme, la concentration, l'intention etc.
pour favoriser la moindre utilisation de force physique lors du mouvement ou de l'action martiale.

Histoire et Culture
Prononcer Tai Chi Chuan (transcription courante des caractères chinois),
parfois écrit Taiji Quan par transcription de l'alphabet phonétique pinyin de Chine populaire.
Le terme peut être traduit par boxe (Chuan veut dire poing) du faîte suprême ou par l'art du combat du Taichi.
Le Taichi, qui représente l'unité primordiale composée des deux principes opposés et complémentaires Yin / Yang
dont la représentation formée par un cercle extérieur comprenant deux spirales imbriquées de couleur différente,
marquées d'un point, est maintenant bien connue en occident.
Le Taiji Quan est donc un art de défense qui suit les principes d'alternance dynamique et équilibrée du plein et du vide,
de la circularité et de la transformation sans résistance.
Si on fait remonter son origine au 12e siècle,
sa formulation actuelle et son nom même daterait du 19e siècle.
La popularité du Tai Ji Quan en Chine puis en Occident est principalement le fait de Yang Luchan (1799 – 1872)
dit « Yang l'invincible » qui est à l'origine du style Yang et de sa descendance.

Une pratique martiale complète
Des exercices de base aux formes à mains nues.
Des formes d'armes (Eventail – Epée – Perche) au Nei Gong (Travail interne).
Des applications martiales travaillées à deux,
directement liées aux formes mains nues au tui shou (poussées des mains).
Du tui shou au sanshou (combat libre).
Le Tai Ji Quan est un art martial à part entière
qui va utiliser des principes d'application différents des arts martiaux à tendance externe,
privilégiant ainsi dans sa pratique
la douceur, la lenteur, l'écoute (de soi-même et de l'autre),
le centrage, l'axe, l'équilibre,
la transformation, la mobilité, « l'investir dans la perte » etc.
qui fera toute la singularité de cette pratique.
Une pratique psychomotrice essentielle
La pratique psychomotice des exercices de Taiji Quan agit en profondeur par un entraînement régulier.
Lors de cette pratique, l'intention (Yi) mobilise l'énergie (Qi) dans différentes parties du corps
selon un enchaînement (Formes de Taiji Quan) lent et régulier.
La force ayant le souffle comme support (Qi) que les chinois opposent à la force musculaire brute (Li),
ne peut s'exprimer que dans le plus grand relâchement. Tout le corps est appelé à participer à l'exercice.

Cet exercice dynamique lent de la forme, où l'on transfert en permanence le poids du corps d'un pied sur l'autre,
en expérimentant la pesanteur, renforce et fait prendre conscience de la structure verticale du corps
autour de laquelle s'organise le mouvement. Par la répétition et un éventail postural de plus en plus étendu,
la logique fonctionnelle du corps qui, naturellement a tendance à diminuer avec l'âge, retrouve son caractère spontané.
Les exercices de Taiji Quan sont envisagés comme exercice de prévention pour tout type de public parce qu'ils recherchent,
à travers le mouvement, le maximum d'efficacité avec le minimum d'effort aidant ainsi bien sûr à cultiver l'énergie vitale.
Quand on mesure après des années de pratique les déficiences du schéma corporel de plus en en plus fréquentes,
dues au mode de vie sédentaire, ou des pratiques sportives inadaptées et souvent trop intensives,
on ne peut que conseiller au plus grand nombre cette pratique salutaire.
Les effets à court, moyen et long termes portent principalement sur une stabilisation de la tension artérielle,
une amélioration du retour veineux, une amélioration de la glycémie et de la capacité cardio-respiratoire.
En ce qui concerne les maladies liées à la sénescence, de nombreux hôpitaux à travers le monde utilisent maintenant le Taiji Quan
pour la prise en charge de la maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer
et la rééducation post accidents cardio-vasculaires ou traumatiques.
D'autres effets notables ont été signalés quant à la densité osseuse,
à la polyarthrite et au renforcement général du système immunitaire.
Outre le plaisir de la pratique sans aucun matériel extérieur nécessaire
si ce n'est celui de trouver un espace correspondant à la dimension de deux tatamis,
approximativement deux mètres par deux mètres,
vous rencontrerez partout où vous vous déplacerez des pratiquants avec qui pratiquer et échanger.